SAINT BERNARD DE MENTHON
À Mademoiselle Ghislaine de Menthon.
L’aube furtive moire une crête opaline ;
Sur Menthon flotte encore un voile nuageux,
Mais l’aurore étincelle aux flancs des monts neigeux,
Sur les frais aubépins et l’onde cristalline.
Bernard songe : cilice ou tendresse câline ?
La famille ou l’exil ? La cour, tournois et jeux,
Le donjon qui se fie à son bras courageux,
Ou, sœur du cloître nu, l’austère discipline ?
Les souffles printaniers grisent l’adolescent :
Il aspire une rose au parfum languissant…
Le vent siffle soudain sur les cimes alpines.
La fleur tombe : Bernard, loin du monde menteur,
Pour couronne tressant les vergettes d’épines,
Écoute, impérieux, l’appel du Rédempteur.
Mathilde Désormaux, in Le millénaire de Saint Bernard de Menthon, Imp. Abry et Cie, Annecy, 1924.
Poème rédigé à Annecy, le 9 mai 1924.
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