RUE ROYALE

Derniers rayons de ce soleil d’été
Inondez cette rue
Royale s’il en fut,
Envahissez la moindre parcelle de ses pavés,
Ses arcades mystérieuses, ces cafés
Et jusqu’au fond de ce puits
Où la piécette reluit.
Envol de pétales
Tournoi de feuilles,
Vent léger dans les branches
Soulevant malicieusement les robes blanches
De tes belles
En dentelle.

Derrière ses colonnades, l’enfant
Rattrape sa maman
Qui, d’un œil convoiteur
Se demande si c’est encore l’heure
De se laisser tenter
Par cette mise d’été.
Vitrine alléchante
Ne fais pas la méchante
Laisse à notre escarcelle
La possibilité de venir à elle.
Que de tentations en ton sein
Puisque Royale est ton nom.
Pendant que les hommes sereins
Ne voient que le livre en renom ;
À moins que ce ne soit
Le passage d’un joli minois,
Pourquoi vous en défendre,
Hommage soit rendu à l’âge tendre.

Soleil, en attendant tes rayons couchants
Dans une apothéose éclatante,
Baigne de ton or
Cette rue en son décor.

Jacqueline Apffel, in Annecy en poèmes, Ed. chez l’auteur, Annecy, 2011.


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