À TOUS LES VENTS

C’est le vent qui vole et qui frivole,
Aux branches des arbres arrache feuilles automnales
Qui volent, planent légères, ce n’est pas banal !
Font des parterres d’ocre et d’or. Dans un envol
Il s’amuse, mêle les cheveux des belles de pétales.
Le lac frissonne en vaguelettes, les voiles se gonflent
Deviennent papillons en des vols désordonnés.
Les derniers oiseaux en des battements d’ailes se récréent,
Rasent les pelouses, quémandent des miettes. Le vent ronfle,
Les nuages s’amoncellent, le ciel si pur se grise,
Devient menaçant, le soleil se cache… légère brise.

Puis soudain l’orage se rapproche et gronde,
Débandade, cavalcade tout le monde
S’échappe et délaisse sans rancœur
Le lac et ses beautés transformées. Tous en chœur
Gagnent les abris. Les feuilles volent en désordre,
Les branches se tordent, se cassent en gémissant.
Le vent hurle, siffle, ses accords deviennent stridents,
Tout devient ombrageux, obéissant au seul ordre
Du vent qui montre là toute sa puissance
Et se targue que tout plie en sa présence.

Jacqueline Apffel
Poème communiqué à Guillaume Riou en 2011.