HOMMAGE À L’AVENUE D’ALBIGNY

Hommage d’un Annécien à l’avenue d’Albigny dont la perspective au bord de la baie du même nom est un enchantement que l’été et l’automne nous prodiguent.

Arcs géants rustiquement taillés
Vous mêlez vos bois sous la feuillée
Ce beau désordre sous un casque de verdure
Et ces archers absents que l’esprit transfigure
Seuls les corbeaux hantent la solitude
Des grands arcs enlacés à l’écorce si rude
Et le soleil compagnon d’infortune
Offre ses flèches d’or sur un plateau d’azur
Au cavalier fringant qui s’étonne et qui flâne
Dans l’ombre tutélaire des mythiques platanes

Mon jardin d’Épicure a des recoins secrets
Comme un voyeur je scrute les dessous
Des grands platanes éployés
Pour mes seuls yeux ravis et fous
Libres d’errer dans ces ramures
Ah ! Dieu des singes et des lémures
Où va se loger l’Aventure!

Paul Comte, in Pièces d’ombre, Ed. Jacques André, 2003.


Clefs : vision exotique | désir d’évasion | contemplation