AU PARMELAN

Tu dresses la muraille abrupte, rectiligne,
Tel un glaive puissant et rude, ô Parmelan,
Au-dessus des bois noirs et du chemin croulant
Surgit ta masse grave et blanche comme un cygne.

Laissant au Mont Veyrier ses coteaux et sa vigne
Tu ne veux garder, toi, sur ton robuste flanc
Que de maigres sapins sur un rocher branlant
Et l’austère dédain que la gravité signe.

Ton visage de pierre élève sa carrure
De colosse endormi par le grondant murmure
Du Fier impétueux qui bondit sous la roche.

Quand le soir, au chalet, s’emplissent les chaudrons,
Au crépuscule roux, clair comme un son de cloche,
S’ouvre la fleur de sang de tes rhododendrons.

Oscar David (1902-1934), in Paysages d’Annecy, Imprimerie commerciale, 1926.


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