À RAOUL VIEULES
Je suis né loin d’ici mais j’ai cru reconnaître
Sur ces bords enchanteurs le lieu qui m’a vu naître ;
De mon pays un rivage est prochain
Lumineux comme le matin.
Ici ma ferveur transplantée
Chercha de saint François et de sa Philothée
Les ombres ou plutôt le sacré souvenir.
Ce lac était riant, la campagne était belle :
De sa parure habituelle
L’automne allait la revêtir.
Mille projets bouillonnaient dans ma tête ;
Mes yeux jouissaient de la fête
Du ciel, des arbres et des eaux.
Ma barque s’égarait le soir dans les roseaux
Quand du lac bleuissant je goûtais le silence,
Puis, m’arrachant à l’indolence,
J’ai fait des vers et, guidé par les dieux,
Je vous ai dédié les plus mélodieux.
Maurice Clavel, in Le lac d’Annecy, Ed. à Annecy, Imp. F. Abry, 1936.
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