Quelques flashes sur un spectacle pyrotechnique

À Paulette Cugnet et son balcon en surplomb

De quels contes subtils
Ces longs voiliers fantômes
Viennent-ils ?

Qui se cache derrière
Les plis de ces rideaux
De lumière ?

Des chardons lumineux
Aux couleurs du Brésil
Cèdent bientôt la place
À des palmiers dorés

Tandis qu’une forêt
De bambous
Se reflète élégante
Dans le miroir d’un lac
Sans remous.

Lors
Une barque d’or
Dort
Embrasant le bord

Sur un ciel noir
Rayé de blanc
Un large essaim brillant
De papillons géants

S’en vient alors rivaliser
De vivacité
Avec d’électriques têtards
À têtes chercheuses.

Souplement élastiques
Des dauphins de lumière
En des bonds fantastiques
À leurs jeux donnent carrière.

À la lueur qui vibre
Dedans l’obscurité
Du Veyrier
La lune qui se lève
Derrière la Tournette
Fait écho.

Et tout au loin là-bas
Sur la colline sainte
Des ballons, des fusées,
Luisant dans la douceur
D’un nuage d’encens,
Telles des oraisons
S’élèvent du clocher.

Georgette Chevallier, in Il y a le feu au lac, Ed. chez l’auteur, 2006.
Poème écrit à Annecy, le 4 août 2001, le soir de la fête du lac.


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