Abandonnant le monde à son inquiétude,
Sur ces bords orageux, j’ai trouvé le repos.
Miroir qui du désert double la solitude,
Ou s’empreint le reflet du ciel et des coteaux,
Où brille la lumière, âme de la Nature,
Qui d’heure en heure prête aux monts un autre aspect
Et sans changer le site, en change la parure :
Heureux lac, je t’approche avec un saint respect
Loin des froides beautés d’un monde qui grimace,
C’est l’image de Dieu qui se peint sur ta glace.

Le marquis Astolphe de Custine*, in Manuscrit conservé par l’Académie Florimontane.
Poème rédigé à La Maladière (propriété de M. Ruphy) le 23 juillet 1841.

*Astolphe de Custine (1790-1857) : proscrit français ayant séjourné à Duingt en 1841. La légende dit que ce poème fut inspiré lors d’une visite de la grotte de l’Ermite, aux Barattes.


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