Il y eut un temps
la vraie lumière n’était pas née
la déesse n’était pas sortie de l’eau
Puis il y eut l’émergence d’une lueur
dans un ressac de frottis d’ailes
et de violoncelle
Il y eut l’enfance jubilatoire de l’eau
l’apparition d’un horizon inaugural
l’édification d’un monde vierge
le mystère absolu d’une genèse
Estuaire ouvert d’un matin de signifiance
Extase :
les drapeaux multipliés de la vague
tout d’argent miroitant,
l’épiphanie des mouettes
– envolée d’ailes blanches
au ciel d’une roselière
La ceinture des falaises
tenait serti ce sacre
Marcel Maillet, in Entrer dans la lumière des estuaires, Ed. les Poètes français, 2017
Laisser un commentaire