ANNECY
Que d’arcades à Annecy !
Les rues en seraient-elles soûles
Qu’elles fuient de travers ainsi
Que des aveugles en cagoule ?
Les canaux croulent sous les fleurs
Et, plus perfides qu’oiseleurs,
Ne cessent de piéger le ciel
Dans les rets de leurs hirondelles.
Le lac se montre bien plus sobre.
Il met beaucoup d’eau dans son vin.
Il sait ce à quoi on s’expose
Quand on a des bateaux en main.
Quant aux passants, allez savoir
Ici ce dont ils sont capables.
Les cafés sont les ports du diable.
Et qui ne sait qu’il aime boire !
Maurice Carême, Sac à dos, in Revue Savoisienne, 2007. © Fondation Maurice Carême.
Poème rédigé le 12 août 1976.
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